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Sainte Hildegarde de Bingen - Scivias
21 juin 2016

L’origine des maladies auto-agressives. Pourquoi devenons-nous auto-agressifs ?

En occident, quatre-vingt pour cent de la population souffrent (et souvent meurent) de maladies graves : cardio-vasculaires, cancers, arthrite, hépatite, que l’on peut toutes ranger dans la catégorie des maladies auto-agressives. Aucun organe, aucun tissu du corps humain n’est véritablement à l’abri des mécanismes d’auto-agression engendrés par le système immunitaire.

Mais qu’est-ce qui nous rend auto-agressifs ? Pourquoi de tels comportements suicidaires chez les populations vivant dans la surabondance ? Selon Hildegarde, la cause est à chercher dans un déficit de spiritualité et de cette énergie vitale d’ordre cosmique qu’elle désigne sous le terme latin de « viriditas » (viridité). Si nous devenons faibles et injustes, c’est parce que nous vivons dans l’oubli et l’ignorance, à la fois de Dieu et du cosmos. Le phénomène d’auto-agression reflète la mentalité masochiste, si caractéristique de nos sociétés puisqu’elles préfèrent la mort et la purification ethnique à une vie communautaire se déroulant dans la paix et l’harmonie. Notre mode de vie aberrant ébranle les fondations de la terre, voire de tout l’univers, et cet ébranlement affecte notre propre corps, qui commence à s’autodétruire. Hildegarde écrit : « Lorsque nos pensées croissent en désolation, nous nous égarons. Dans ce cas, les humeurs de l’organisme humain sont excitées de façon non naturelle et affectent le foie (produisent de l’acide). Lorsque l’humidité des vaisseaux de la poitrine diminue et que les humeurs se dessèchent, les gens tombent malades, et leurs muscles sont soumis à l’ulcération. De telles personnes ont l’apparence de lépreux. Quand les vaisseaux des organes génitaux sont stimulés de façon excessive, la vraie humidité se dessèche dans le corps tout entier. Des pustules se forment et le Saint-Esprit nous délaisse, nos péchés suppurent, produisant de mauvaises habitudes. La vitalité des actes honorables se dessèche en nous et les actes mauvais sont exaltés d’une manière nauséabonde. » (LDO 3, 15)

Aussi longtemps que nous n’aurons pas retrouvé notre capacité d’amour et notre sens des responsabilités vis-à-vis du cosmos, le monde des éléments ne peut que nous punir en déclenchant des canicules et des inondations, des ouragans et des tremblements de terre. Le jour où nous les aurons retrouvés, nous recouvrerons la santé, en corps et en âme. Le Saint-Esprit répandra sur nous l’énergie des vertus, parce que l’univers opère invariablement suivant la loi de justice et d’harmonie. Nous deviendrons tous des frères et sœurs en Dieu. Hildegarde précise que quand nos pensées ne sont ni trop insouciantes et superficielles, ni trop obstinées, qu’elles sont en bonne harmonie et de moralité honorable au regard d’autrui et de Dieu, elles nous incitent à adopter des habitudes de paix et à établir nos fondations dans la sagesse. Alors nous n’aurons cure des applaudissements du monde mais, avec l’aide des vertus, soupirerons pour la joie céleste, ainsi qu’il est écrit dans le Cantique des cantiques : « Qu’ils sont beaux, tes pieds dans tes sandales, fille de prince ! » (7, 2). Autrement dit, toi qui te réjouis en ton cœur et aspire vers Dieu par des actes bons, gages de vie éternelle, saches que ta joie rayonne comme le soleil à son lever. Tu manifestes aux yeux de tous un mode de vie bon, tandis que tu chemines vers le Fils de Dieu. Et ton âme est alors appelée fille de celui qui a pour nom « Prince de la Paix ». (LDO 3, 19) Nous prendrons conscience de notre stature cosmique, parce que « Dieu nous a tous créés à son image. L’harmonie céleste est vraiment le miroir de l’harmonie qui règne entre Dieu et l’humanité, le miroir des innombrables miracles de Dieu. » (CC 65, 22)

Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p. 29-31.

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