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Sainte Hildegarde de Bingen - Scivias
17 mars 2017

L’anatomie du corps et de l’âme 1

L’enluminure d’Hildegarde représentant le Christ cosmique illustre magnifiquement la personne humaine, constituée, comme Jésus-Christ, d’un corps visible et d’une âme invisible. L’âme humaine opère en s’aidant des forces divines à sa disposition, qui sont également les forces de construction et de protection de l’univers. L’humanité et le cosmos sont l’œuvre du même architecte.

Cette vision des corrélations entre l’âme humaine et le cosmos fut décisive pour Hildegarde. Elle avait alors 50 ans. Elle quitta le monastère du Disibodenberg, non sans mal. Mais l’abbé Cunon finit par y consentir. Elle fit construire un monastère tout près du petit port de Bingen, plus au nord sur le Rhin. Avec l’argent de sa famille, elle loua les services de deux cents moines cisterciens bâtisseurs. Pour la construction de ce monastère, Hildegarde s’inspira de l’Apocalypse, et plus précisément de la vision par Saint Jean de la nouvelle Jérusalem (Ap 21, 2.10.15-16). Pour citer ses propres termes : « Je vis la Ville, la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête comme une épousée parée pour son mari… Et il (un des sept anges) m’emporta en esprit sur une montagne grande et haute, il me montra la Ville, la Ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu… Et celui qui parlait avec moi disposait d’une mesure, un roseau d’or, pour mesurer la ville, et ses portes et sa muraille. La ville est quadrangulaire et sa longueur est la même que sa largeur… »

L’entourage d’Hildegarde était stupéfait ; personne n’avait encore jamais vu chose pareille : une femme faisant construire un monastère sans demander grand argent à personne, sans pratiquement le concours de l’Eglise. Il fut édifié sur le mont Saint-Rupert, le saint des purs et des malades. De nos jours encore, le lieu est imprégné d’une puissante énergie. Durant la guerre de Trente Ans, le monastère fut entièrement détruit, mais l’imposante église, bien qu’en ruine, resta debout quelques siècles de plus, jusqu’à ce que la ville de Bingen la fasse dynamiter pour livrer passage à une voie de chemin de fer. En 1165, Hildegarde fonda un deuxième monastère, de l’autre côté du Rhin, celui d’Eibingen. Il conservera dans son nom même celui de sainte Hildegarde, et il représente aujourd’hui la seule fondation subistante ayant accueilli l’abbesse.

Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p.72-74

Rupertsberg

Monastère du Rupertsberg

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