Ame perdue/âme sauvée 2 (Vice et vertu n°15)
Paroles nocives de perdition
Hildegarde voit l’âme perdue prisonnière d’une maison pourvue de trois fenêtres, et aux fondations mal assurées. Un toit cache la vision du ciel à la figure humaine qui s’y trouve enfermée, et l’on voit deux bras se tendre hors des fenêtres du bas. Le malheureux se lamente en ces termes : « Quels mérites et quelle récompense m’attendent ? Rien qu’un feu se consumant ! Mon être entier est voué aux cris pour toujours. Je fuis la beauté resplendissante de la vie et refuse d’accomplir des œuvres bonnes. Je déteste l’éclat et la splendeur de la lumière parce que moi, qui vole les corps, je suis là pour détrousser les âmes. Tels sont ma profession et mon devoir, car je procède de Satan. Je suis sa disgrâce et sa damnation. » LVM II, 24.
Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p. 169-170.