Envie/charité 4 (vice et vertu n°17)

Paroles curatives de charité 1

La charité rétorque à l’envie : « Espèce de filou répugnant, tu es comme un serpent en train de se suicider. Il te manque la stabilité et le respect. Tu es comparable à une idole combattant Dieu, tuant les gens à coups de mensonges et de tromperies. Tu t’es donné le nom d’enfer, de région infernale privée d’amour. Tu détruis toutes choses procédant de la sagesse de Dieu, y compris la vie belle et resplendissante. 

« Mais moi je suis l’air qui nourrit toutes choses avec la viridité inhérente à la vie, et je porte des fleurs et des fruits. J’ai pour maître l’Esprit saint, capable de générer un très puissant courant d’amour entre Dieu et moi. C’est lui qui me rend apte à faire des choses bonnes, malgré les pleurs et les soupirs. Je suis une douce pluie qui permet aux plantes et aux fleurs de croître dans la joie. Toi l’envie, tu es un puissant poison, tu œuvres contre notre nature essentielle, mais sans pouvoir la détruire. Plus tu te déchaînes, plus tu génères de beauté et d’énergie parmi les fleurs du jardin et de la vigne de Dieu… Nuit et jour je génère la force d’égalité, de sérénité et de symétrie. Grâce à mon bouclier, je protège tous les êtres. Je vivifie les actions bonnes pendant le jour et régénère les corps pendant la nuit. De Dieu je suis l’amie la plus suave, qui prend part à ses décisions. Tout ce qui appartient à Dieu m’appartient aussi, parce que j’ai part à Dieu. Je guéris les blessures, comme le Fils de Dieu guérit les péchés. Tu devrais avoir honte parce que tu es le contraire même de l’amour. » (LVM III, 8)

Le mode de vie proposé par Hildegarde requiert que nous disions oui à l’amour dans ses trois aspects : Dieu, autrui (famille, amis, voisins, etc.) et nous-même. Comme l’a si bien spécifié saint Jean : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, et ton prochain comme toi-même. »

Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p. 184-185.