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Sainte Hildegarde de Bingen - Scivias
13 janvier 2021

LE CHARDON (Distel)

Les chardons, le lisse comme le piquant, ont une chaleur légère, qui pourtant disparaît assez vite, car ils sont nés de la sueur de la terre. Et cette sueur de la terre, qui fait naître cette herbe, est piquante, et rend ces herbes piquantes. Et de même que de la sueur sort de l’homme quand celui-ci est enfermé à l’étroit, ainsi la sueur de la terre donne naissance à ces plantes piquantes qui blessent l’homme. 

Il existe un chardon lisse, c’est-à-dire sans piquants. Il n’est pas bon à consommer pour l’homme quand il est cru, car si un homme en mangeait ainsi, il affaiblirait son sang en lui et perdrait ses humeurs, tout comme la vertu d’un bon vin s’en va quand on y verse de l’eau : et ainsi l’homme perdrait sa sensibilité, ses humeurs et son sang seraient bien affaiblis. 

Toutefois, si on fait cuire ce chardon pour manger cuit, alors il ne fait pas mal aux gens en bonne santé, sans leur faire non plus de bien : il n’apporte pas de graisse dans le sang, mais il enlève la faim. Pour les malades, il est nuisible, qu’ils le mangent cuit ou cru, car il provoque en eux des états de langueur. 

Le chardon piquant contient du froid et il est très utile. Si quelqu’un éprouve une douleur au cœur, ou ailleurs dans l’un quelconque de ses membres, qu’il prenne du chardon piquant, avec un peu moins de sauge ; qu’il en recueille le suc dans un peu d’eau, et, au moment même où il éprouvera ces douleurs, qu’il en boive, et il se portera mieux. 

Hildegarde de Bingen, Le livre des subtilités des créatures divines, Physique, Les plantes, les éléments, les pierres et les métaux, Traduit du latin par Pierre Monat, Editions Jérôme Million, Grenoble 2002, p.106-107

Chardon

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