L’énergie divine de vie 1

Tout être humain est constamment relié à l’énergie divine de vie. Du reste, lorsque cette énergie fait cruellement défaut à quelqu’un, il est menacé de mort.  Les symptômes d’une maladie ne sont jamais que les signes d’une pénurie d’énergie plus ou moins grave.

Hildegarde souligne que chacun de nous est capable de se régénérer et de se guérir grâce à l’énergie cosmique de vie. Tous nos organes internes ont besoin de la bioénergie cosmique pour pouvoir fonctionner correctement. Ce message d’Hildegarde est la base même d’une thérapeutique psychophysique unique en son genre, à laquelle nous avons donné le nom de psychosynthèse cosmique, en fait pour la distinguer de la psychanalyse. L’essence de la médecine d’Hildegarde réside dans les connexions que décrit la sainte entre l’être humain et la totalité des énergies spirituelles de l’univers. C’est là aussi que réside sa très grande efficacité.

Hildegarde nous apprend à cet égard : « L’âme renferme un substance ignée (de l’énergie biolumineuse), aussi l’être humain est-il une créature à sang chaud. C’est grâce à cette énergie que l’âme nourrit le corps tout entier et le garde en vie. Le cheminement de l’âme dans le corps est de la nature du vent. L’âme inspire et expire de l’énergie vitale. L’inspiration dessèche le corps, ce qui est excellent, puisque la chair ainsi rendue sèche demeure saine et se revitalise. Le feu contenu dans le corps diminue avec l’expiration, car celle-ci évacue de la chaleur physique. Pour pouvoir demeurer en vie, le corps œuvre avec une extrême sensibilité et fait usage de ses cinq sens. Si la respiration ne permettait pas d’évacuer de la chaleur, le feu dans l’âme embraserai le corps, qui ressemblerait alors à une maison en flammes. Les énergies de l’âme revêtent donc le corps humain de chair et de sang afin qu’il puisse remplir sa fonction, tout comme le souffle des différents vents fait mûrir les fruits de la terre. L’âme étant de nature ignée, elle sait qu’elle provient de Dieu ; et ce souffle spirituel lui fait comprendre qu’elle peut se servir du corps pour agir. C’est donc de Dieu lui-même qu’elle tient la loi de l’action juste… L’âme joue le rôle d’une maîtresse de maison. Dieu a façonné le corps humain en sorte que l’âme puisse y vivre. Personne ne peut voir l’âme, tout comme personne ne peut voir Dieu, mais la foi nous permet de voir et de devenir sages. L’âme crée les pensées envoyées par Dieu et engendrées dans le cœur. Les pensées sont les annales de l’âme, elle s’élèvent jusque dans le cerveau et de là se répandent dans le corps tout entier. De même, l’âme pénètre les yeux, parce que les yeux sont les fenêtres de l’âme et le pont vers le macrocosme. L’âme nourrit l’organisme humain et régénère tout le corps. Le corps prospère au contact de cette fonction nourricière de chair et de sang, mais est à leur service et les garde en vie. L’âme a son origine en Dieu, qui a insufflé la vie dans le corps. Le corps et l’âme, malgré leurs indifférences, constituent une seule réalité, qui est à l’œuvre de Dieu même. L’être humain est une réalité corporelle depuis le commencement. Partout, à tous égards, nous existons en tant que réalité unique. » (LDO 4, 103)

Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p. 37-38.