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Sainte Hildegarde de Bingen - Scivias
29 janvier 2021

Avarice/largesse 2 (vice et vertu n°34)

Lithothérapie : agathe 2

Pourquoi la prospérité matérielle est-elle rarement synonyme de contentement ? C’est la question que pose Gerd Behrens, journaliste au magazine Time, dans son essai intitulé : Healthy, Wealthy and Unhappy (malheureux, bien que riche et en bonne santé). La richesse rend souvent malheureux. Les réponses apportées à cette question centrale : « Êtes-vous heureux ? » montrent que les gens les plus heureux en Europe sont les Irlandais et les Portugais, donc les plus pauvres, alors que les Allemands, les plus riches, sont les plus malheureux. La richesse fait souvent mauvais ménage avec le bonheur, parce que l’âme affamée ne peut apaiser sa faim avec des objets. Jésus rappelle au grippe-sou que l’être humain ne vit pas seulement de pain et, comme le chantent les très populaires (et riches) Rolling Stones : « La satisfaction, voilà ce que je ne puis trouver. »

Le monde matériel est trop gros pour pouvoir passer par le chas de l’âme. Le vide demeure et fait naître quantité de besoins de substitution : plaisir sexuel, voitures, argent, prêt à porter de haute couture, nourriture, boissons, drogues, etc. A peine un désir est-il satisfait qu’il s’en présente un nouveau. Lorsque le grippe-sou perd sa santé, ses possessions et son statut social de substitution, il prend conscience de son profond vide, et peut-être comprendra-t-il enfin que seules les valeurs intérieures pourront le combler : l’altruisme, la disposition à servir autrui, la largesse, la paix d’esprit etc. L’énergie négative de la convoitise doit délivrer l’âme emprisonnée en se transmuant en des vertus comme la modestie et le contentement. 

Hildegarde voit le grippe-sou sous les traits d’un bonhomme chauve, mais avec barbiche. En respirant, il inhale et exhale de l’agressivité. Il a les jambes en sang, des griffes de lion en guise d’orteils, et porte un manteau noir et blanc. Un vautour noir s’est réfugié dans sa poitrine ouverte, et y a planté ses griffes.  Notre bonhomme se trouve sous un pommier dont les racines plongent jusqu’en enfer et dont les fruits sont recouverts de goudron soufré. Il y plante pourtant ses dents avec une évidente avidité. Partout autour de lui, l’on voit se tortiller des serpents. 

Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p.286-287.

 

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