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Sainte Hildegarde de Bingen - Scivias
9 mars 2021

Dégoût de la vie/joie céleste 3 (vice et vertu n°35)

A propos de l’ignominieuse mélancolie profonde

Le point culminant de tous les vices est la mélancolie profonde, le dégoût de la vie. Ceux qui en sont affligés ont perdu jusqu’au souvenir même de Dieu, donc aussi tout contact avec leur demeure céleste. Rien ne peut encore susciter en eux la joie –ni leur propre existence ni celle de leurs amis, ni même la nature. C’est la situation idéale pour le déclenchement d’une maladie grave. La peine extrême, qui ne trouve aucun plaisir dans une demeure complètement détachée de Dieu, ni aucun sens à la vie, détruit tout ce qu’elle touche. Et on la voit se lamenter amèrement : « Où donc Dieu se cache-t-il ? »

Toute vitalité meurt chez une personne atteinte de mélancolie profonde, puisque l’esprit de vie l’a désertée et donc ne peut la soutenir. Elle attire à soi toujours plus de tristesse, et le désespoir en son âme l’empêche de se confier à ses amis, comme aussi de se réconcilier avec ses ennemis. Elle absorbe toute la souffrance du monde et se retranche dans ses difficultés ; elle esquive toute espère de défi et de confrontation. Ayant fui sa demeure céleste et refusé d’avoir foi en la vie, elle devient comme moribonde. Pourtant Dieu est là et aimerait qu’elle entende ceci : « J’ai créé le soleil, la lune et toute créature ; et j’ai doté l’être humain de la faculté de raison. Aussi pourquoi ne me reconnais-tu pas, pourquoi ne m’aimes-tu pas du fond du cœur ? Tu as tort de te méfier de moi et de me combattre. Le bien est tellement préférable au mal ! Le fait que tu ne veux rien savoir de moi te fermer complètement la porte du bonheur. Je montre aux êtres humains leur véritable demeure et leur sainteté. Mais ils m’ignorent, ils me délaissent et ne me témoignent que de la défiance. C’est pourquoi mon désir de les punir doit les scruter et les conduire devant un juste tribunal, parce qu’ils se sont montrés indignes et ont refusé le bien que je leur montrais. »

Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p.294-295.

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