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Sainte Hildegarde de Bingen - Scivias
12 mai 2021

L'AGATE 5

Histoire 2

L’évêque Marbode de Rennes (1035-1123) est l’auteur du Liber lapidum, seu De gemnis (trad. « Le Lapidaire » : Valérie Gontero-Lauze, Sagesses minérales. Médecine et magie des pierres précieuses au Moyen Âge, Paris, Editions Classiques Garnier, coll. « Sagesse du Moyen Âge », 2010). Dans cet ouvrage en vers consacré aux pierres, il transmet le savoir qu’il a puisé dans un ancien lapidaire que le roi Evax aurait rédigé à l’intention de l’empereur Néron. Marbode y décrit, entre autres, les vertus curatives des pierres gemmes qu’évoquera plus tard Hildegarde dans sa médecine des pierres. On pourrait penser que la Sainte se serait plus ou moins inspirée de l’évêque, mais une comparaison détaillée révèle que les propriétés attribuées aux gemmes diffèrent totalement d’un texte à l’autre. La lithothérapie de la Sainte est plus précise et bien plus aisée à mettre en œuvre que celle de tous ses prédécesseurs. C’est une preuve supplémentaire de l’originalité du travail visionnaire de l’abbesse. Le lapidaire de Marbode contient toutefois quelques observations intéressantes.

L’agate, écrit-il, a été découverte pour la première fois dans la rivière Akhatès, en Sicile, dont la pierre tire son nom. Sa surface est comme parcourue de veines naturelles. En Crète, on trouve des agates semblables au corail, d’un rose vif et clair, qui chassent les serpents et guérissent leurs morsures. L’agate trompe la soif et est bonne pour la vue. Elle confère à l’homme vigueur, éloquence et séduction. Elle donne une belle peau et la capacité de convaincre autrui, dans le domaine profane aussi bien que spirituel. 

Dr Wighard STREHLOW, La lithothérapie chrétienne de sainte Hildegarde de Bingen, usage et témoignages, Ed. Résiac, Montsûrs, 2014, p.43-44

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