LA CHRYSOPRASE 2
Origine et gisements
Les gisements de Basse-Silésie, en Pologne, sont mondialement connus. Des plaques entières de chrysoprase furent acheminées dès le Moyen Âge vers Prague, où elles servirent à décorer la célèbre chapelle Saint-Venceslas. Il est fort probable que le roi de Prusse Frédéric II (1712-1786), dit « le Grand », ait conquis la Silésie, afin de mettre la main sur les gisements de Frankenstein (Ząbkowice, en Pologne). En tout état de cause, la chrysoprase devait être sa pierre gemme préférée, sinon ce souverain, d’ordinaire si économe, n’aurait pas fait aménager son palais d’été de Sans-Souci avec tant de prodigalité.
Histoire
Dans l’Antiquité déjà, la chrysoprase était aussi précieuse que l’or. Cette pierre gemme vert-doré que l’on portait d’habitude au poignet, était censée améliorer la vision et combattre les douleurs et les enflures. On lui attribuait aussi la vertu de délivrer des dépressions et des changements d’humeur, ainsi que de préserver l’amour conjugal en lui conservant à jamais sa fraîcheur. Selon le premier encyclopédiste allemand du XIIe siècle, Arnaldus Saxo (Arnold de Saxe), la chrysoprase sert, tel un cosmétique, à donner un bel aspect à son visage, chasse l’avarice et donne de la persévérance. Les brigands croyaient qu’il leur suffirait de mettre cette pierre dans la bouche pour être aussitôt délivrés s’ils allaient en prison. Marbode de Rennes, quant à lui, avoue humblement ne pas connaître les propriétés de cette pierre en ajoutant qu’il ne peut tout savoir.
Pour se soigner
La médecine hildegardienne utilise la chrysoprase sous forme de colliers, de tranches à fixer sur la peau et de sphères à prendre dans la main.
Dr Wighard STREHLOW, La lithothérapie chrétienne de sainte Hildegarde de Bingen, usage et témoignages, Ed. Résiac, Montsûrs, 2014, p.79-80