Désobéissance/obéissance 2 (vice et vertu n° 19)

Paroles nocives de désobéissance

La désobéissance tient ce langage : « Pourquoi me plierais-je aux ordres d’autrui ? Si tout le monde agissait de la même manière, nous y perdrions tous notre individualité et notre originalité. Chacun de nous est unique, de sorte que chacun doit avoir sa propre philosophie. Certains sont plus intelligents, plus astucieux que d’autres. Ils ont étudié avec nombre de maîtres et connaissent leurs théories contradictoires, sources de confusion. Il serait absurde que j’écoute toutes ces bêtises. La nature est bizarre, de sorte que même si je pouvais comprendre le chant des oiseaux ou le message des fleurs, je n’en serais pas plus intelligent. Seuls ma volonté et mon mode de vie peuvent m’être utiles. En eux est ma véritable source de bonheur et de prospérité. Je ne peux fonder mon action que sur ma compréhension des choses. Tout le reste m’est défavorable. L’important est ce que je vois et tiens dans mes mains. Aussi j’évalue les choses suivant leur utilité et le profit que je peux en retirer. Un tel comportement est d’ailleurs en accord avec la volonté de Dieu, car n’a-t-Il pas dit : « Que l’homme domine sur toutes choses de la terre ? » Dieu a donné à chacun la domination sur tout, pour son seul bénéfice. » (LVM III, 13)

Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p. 195-196.