LA VULNERAIRE (Wuntwurtz)

La vulnéraire est plus froide que chaude, et elle contient un suc beaucoup plus dangereux que celui des autres plantes, tout comme il existe une espèce de vermine plus dangereuse et plus redoutable que les autres. Lorsque quelqu’un a des ulcères étendus et profonds, faire cuire de la vulnéraire dans de l’eau ; la mettre encore chaude sur les ulcères, et frotter souvent ; et on guérira. Si quelqu’un a été blessé par une épée et qu’il met de la vulnéraire sur sa blessure, il court un danger, car celle-ci guérit instantanément la partie superficielle de la peau et repousse le mal à l’intérieur : en effet, elle guérit rapidement les ulcères extérieurs et fait ainsi du mal à l’intérieur, si cet intérieur n’est pas soigné auparavant avec de bons arômes et de bons onguents. Si des taches et des pustules apparaissent entre la peau et la chair, faire bouillir de la vulnéraire dans de l’eau, la mettre encore chaude sur ces endroits, et on guérira. Faire la même chose pour le bétail, s’il a des plaies de cette espèce.

Hildegarde de Bingen, Le livre des subtilités des créatures divines, Physique, Les plantes, les éléments, les pierres et les métaux, Traduit du latin par Pierre Monat, Editions Jérôme Million, Grenoble 2002, p.63-64.