Impertinence/révérence 3 (vice et vertu n°31)

Paroles curatives de révérence

La révérence rétorque à l’impertinence : « Tu éveilles l’appréhension chez tous, et mets en eux la peur et l’anxiété. Si tu savais comment naît la vie, tu ne la détruirais pas. Ce n’est pas toi qui l’as créée, ni n’as-tu déposé en elle le respect, la dignité et l’intelligence. Je suis attirée par les sommets, à l’inverse de toi, mais j’aime tout autant parcourir les vallées et les gorges. Je marche sur les plus hauts sommets, comme dans les vallées les plus profondes, avec joie et en respectant toute créature. Je ne fais de mal à personne, sauf à toi, parce que je te piétinerai comme de la boue sous mes chaussures. C’est là tout ce que tu mérites, parce que tu es l’ennemie de la vie, que tu ne l’admires ni ne la respectes, mais au contraire la blesses, l’endommages et la ruines ! » (LVM V, 4)

Avec l’âge, nous nous interrogeons plus volontiers sur le dessein de la vie, sur sa signification et sur notre contribution au monde. Ce sont là des questions primordiales. A cet égard, il serait bon de nous remémorer le légiste qui, s’avançant vers Jésus, lui demande quoi faire pour avoir en héritage la vie éternelle. Et Jésus répond : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et avec toute ton âme, et avec toute ta force et avec toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même ». (Luc 10, 27)

Aimer le Créateur de toute vie et son prochain comme soi-même, tel est le message que nous délivrent la révérence, la dignité et le respect de soi tout au long de notre vie, de la conception à la mort. 

Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p.271-272.