L’OSEILLE BLANCHE (Sichterwurtz alba)

L’oseille blanche a la même nature que l’oseille noire, sauf que la noire est plus acide que la blanche. Mêlée à du serpolet, à du fenouil et du saindoux, comme susdit, elle chasse la folie du l’homme et elle apporte beaucoup aux préparations et aux autres onguents auxquels on l’ajoute. 

Si une jeune fille n’est pas encore réglée à l’âge normal, qu’elle prenne de l’huile dans laquelle elle aura mis des roses et de l’oseille blanche (1/6 de la quantité de roses) et qu’elle se frictionne avec cette huile, à l’aine, autour du nombril et sur le bas ventre ; qu’elle se frictionne souvent avec cette huile, et les organes des règles se délieront. Toutefois, si, sous l’effet de quelque empêchement, elle n’obtient pas ses règles par ce moyen, l’onguent cité plus haut provoquera en elle le flux menstruel et fera qu’elle éprouvera moins de douleur si les règles ne viennent pas au bon moment. 

Si quelqu’un éprouve des douleurs au cœur et …. (dans le texte, figure le mot inconnu uobim) qu’il écrase ensemble de l’oseille blanche avec 1/3 d’aurome et un peu moins de menthe que d’aurome ; qu’il ajoute du beurre de vache préparé en mai : cela donne un excellent onguent. Et, quand on souffre du cœur, se frotter avec cet onguent ; si on souffre deuobim se frotter autour de la gorge ; répéter souvent et on ira mieux. 

Hildegarde de Bingen, Le livre des subtilités des créatures divines, Physique, Les plantes, les éléments, les pierres et les métaux, Traduit du latin par Pierre Monat, Editions Jérôme Million, Grenoble 2002, p.135-136.