L'ONYX 3

Histoire

         Le chapitre 28 de l’Exode décrit les habits sacerdotaux que devait porter le grand-prêtre à la demande du Très-Haut. Parmi eux figure l’éphod, un tablier comportant deux plaques d’onyx serties dans des chatons d’or et fixées aux épaulettes. Sur chacune des plaques étaient gravés les noms de six tribus d’Israël. Le pectoral du grand-prêtre était lui-même orné de douze pierres de grand prix, dont l’onyx.

         L’onyx est très estimé aussi dans le monde musulman, puisque la Pierre noire de la Kaaba, le plus grand sanctuaire islamique mondial, serait un onyx. Le célèbre mausolée du Taj Mahal présente, quant à lui, à l’intérieur comme à l’extérieur, des incrustations d’onyx. L’onyx noir a principalement servi à réaliser les bandes couvertes d’inscriptions en caractères arabes qui ornent la façade et les salles de l’édifice, et qui contrastent fortement avec le marbre blanc de sa construction.

         L’onyx est l’une des pierres les plus utilisées dans l’Antiquité pour la confection de bijoux. Les Grecs et les Romains en faisaient des amulettes taillées en forme d’œil, afin de combattre les maladies oculaires et surtout de se préserver du « mauvais œil », Polycrate, cet ancien pirate devenu tyran de l’île de Samos, portait un anneau serti d’un onyx en signe de sa richesse et de son bonheur. Friedrich Schiller (1789-1805) l’a immortalisé dans sa ballade intitulée « L’anneau de Polycrate ». 

         Au Moyen Âge, Konrad von Megenberg (1309-1374) écrit, dans son Buch der Natur (« Livre de la Nature »), que l’on peut utiliser l’onyx dans toutes les maladies des yeux et précise qu’avec une amulette d’onyx « on peut se déplacer sans souffrir des yeux, en les débarrassant de leurs humeurs viciées ». Dans son encyclopédie datée de 1738, Johann Heinrich Zedler précise, de son côté, que l’onyx aide à guérir les abcès de la cornée (kératites).

         Chez Hildegarde, l’onyx sert de même à soigner les troubles de la vision, surtout s’ils sont liés à des conditions climatiques ou à la pollution de l’environnement. Son traité médical nous apprend que les perturbations atmosphériques peuvent influer fortement sur la genèse des maladies en engendrant des noxi humores, (« humeurs nocives »), susceptibles de provoquer des maladies des yeux, des crises d’angine de poitrine ou encore des ulcères gastriques. Mais l’onyx est à même de combattre ces maux. 

Pour se soigner

       La médecine hildegardienne utilise des galets polis, des pierres roulées ainsi que des colliers, des bracelets et des anneaux d’onyx.

Dr Wighard STREHLOW, La lithothérapie chrétienne de sainte Hildegarde de Bingen, usage et témoignages, Ed. Résiac, Montsûrs, 2014, p.132-133.