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Sainte Hildegarde de Bingen - Scivias
17 juin 2016

Les quatre éléments et les quatre humeurs 2

Chez Hildegarde, le système nerveux autonome et le plexus solaire constituent le moteur des organes internes. Elle écrit à ce propos : « Je vis également les humeurs atteindre le nombril. Celui-ci est le centre des intestins dont il assure le contrôle. Il procure au corps sa température et régule les mouvements de l’intestin, sans lequel l’être humain ne pourrait vivre. » (LDO 3, 1)

Les fluides corporels et les hormones stimulent les organes génitaux et procurent le plaisir de l’acte sexuel. Celui-ci n’est pas un sujet tabou chez Hildegarde, bien qu’elle-même fût demeurée chaste toute sa vie. Pour elle en effet, le plaisir sexuel est un don de Dieu. Elle précise : « Les humeurs atteignent également les organes génitaux, qui ainsi deviennent un jeu ou un danger… Ils sont sous le contrôle du bon sens, de sorte que l’être humain sait ce qu’il peut faire et ne pas faire. De cette façon-là nous prenons du plaisir dans l’acte sexuel. » (LDO 3, 1)

Hildegarde décrit aussi la fonction des reins, des veines portes, des artères des reins, ou de vaisseaux comme les veines saphènes, alors qu’elle n’avait strictement aucune connaissance anatomique, ce qui est surprenant, mais évidemment à mettre au crédit de ses extraordinaires dons de visionnaire. Elle précise notamment : « Les vaisseaux du cerveau, du cœur, des poumons et du foie, tout comme ceux des autres organes, donnent leur robustesse aux reins, et les vaisseaux des reins descendent ensuite jusqu’aux mollets qu’ils rendent forts également. Puis les humeurs remontent dans le corps en empruntant les vaisseaux des jambes et pénètrent les organes génitaux de l’homme ou de la femme pour leur procurer le pouvoir de procréation. » (LDO 3, 1)

Selon Hildegarde, les douleurs comme le mal de tête ou des maladies comme l’épilepsie surviennent en cas de dessèchement des humeurs. Elle dit : « Si les humeurs sont perturbées d’une manière non naturelle et qu’elles affectent le foie de telle façon que son humidité s’en trouve réduite, ainsi que l’humidité des poumons, l’être humain tombe malade. De plus, lorsque le flegme se dessèche et devient venimeux, qu’il monte jusqu’au cerveau, cela engendre des maux de tête et des troubles oculaires. Et s’il se produit en outre un dessèchement de la moelle en lune décroissante, la personne peut être frappée d’épilepsie. Sa chair se couvre d’ulcères, comme celle du lépreux (psoriasis), lorsque l’humidité autour du nombril se dessèche… De temps en temps, les humeurs circulent dans la poitrine de façon excessive, inondant ainsi le foie (de bile noire), ce qui peut engendrer une crise de mélancolie ou de folie. Si les humeurs mélancoliques montent jusqu'au cerveau, elles risquent de l’attaquer (attaque cérébrale)… Si elles descendent dans l’estomac, elles engendrent de la fièvre, (et déclenchent une gastrite)… De telles personnes peuvent rester malades longtemps… Ces humeurs compriment les petits vaisseaux de l’oreille (provoquant des tintements)… en cas d’excès de flegme, elles peuvent attaquer les poumons et, avec le même mucus, déclencher des quintes de toux, si bien que la personne a beaucoup de peine à respirer (asthme). Lorsque les mêmes humeurs se répandent dans les vaisseaux du cœur, elles risquent de provoquer des douleurs cardiaques (angines de poitrine) ; mais elles peuvent également se répandre dans les côtés et provoquer une inflammation des poumons (pleurésie).

Il advient que les humeurs inondent la région ombilicale, de sorte que les humeurs du foie, de l’intestin et du pancréas montent au cerveau, provoquant ainsi une crise de folie. Si les humeurs affectent également la vésicule biliaire et augmentent le taux d’acidité du sang à cause de la présence d’acide gallique, il peut en résulter une dépression à caractère agressif. Parfois les humeurs se déversent dans les vaisseaux des reins et des mollets avec leur humidité malsaine, ainsi que dans d’autres parties du corps. Si, de surcroît, la personne mange et boit trop, les humeurs détruiront ses muscles et provoqueront des gonflements et des douleurs (fibromyalgie, rhumatisme et goutte.) En revanche, lorsque les humeurs sont équilibrées chez une personne, qu’elles ne sont pas trop humides et circulent aisément dans toutes les parties de son corps, cette personne restera en bonne santé et sa perception s’affinera, dans le sens du bien comme dans le sens du mal. » (LDO 3, 1)

Wighard STREHLOW, La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen, Saint-Jean-de-Braye, 2002, Editions Dangles, p. 27-29.

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